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16 novembre 2007

Nous on veut étudier. On veut pas s'endetter.

Je trouve cela fort triste qu'encore une fois les médias réussissent à modeler les événements à leur façon. Soi dit en passant, je ne suis absolument pas contre la force policière, je proviens d'une famille contenant des policiers et des pompiers.

Premièrement, j'étais là mardi soir, ce soir où le JDM s'est permis de titrer objectivement Pot, alcool et grabuge. J'ai entendu à droite et à gauche différentes histoires. Tantôt, on parle de 150 000$ de dégâts, tantôt on parle de saccage et de vandalisme des classes. Mettons les choses au clair. La peinture sur les murs, les graffitis et les barricades, c'est vrai. Pour le reste, appliquons un bémol. C'est à 30 000$ que sont évalués les dommages, et cela est dû surtout au bris et au pillage des machines distributrices de Coca-Cola qui emcombrent le CVM. Ça fait longtemps que ça plane, les étudiants vs. Coke. Mais les fenêtres, c'est les policiers qui les ont détruites. Les classes vandalisées, ça se résume en fait à des chaises réparties un peu partout dans l'entrée et dans l'école. Et puis pot et alcool, j'veux dire, c'est pas parce que c'est le CVM, mais parce que c'est un CÉGEP et parce que c'était une manifestation dans une ambiance, qui oui, se voulait plus festive au départ qu'agressive. Malheureusement, les choses ont changées. J'ai pris part aux festivités, mais pas au reste.

À 22h00, l'anti-émeute est censée arriver. Cependant, 2 heures passent, et personne n'arrive. À minuit arrivent une dizaine d'officiers devant le cégep sur Ontario, bouclier et matraque à la main. À minuit et quart, on voit les gens sortir en trombe par l'entrée principale: on en déduit que la police a réussi à percer par l'intérieur, malgré les barricades assez imposantes. Et puis là on le sait, ils ont gagnés, mais on ne peut pas vraiment sortir, parce que sans le voir, on est cernés. On rejoint un groupe qui descend dans la rue, et de 12h30 à 3h30, on gèle là, debout, parmis les gens peu sobres et plusieurs autres, un peu dépassés de la tournure des événements. En fait, si c'était au départ pour manifester contre la hausse des frais de scolarité, ça a vite tourné en manifestation du parti anarchiste et de la propagande anti-policière. On était plus vraiment à notre place.

droiteducHier, il y a eu la manif de 5000 personnes au square Dorchester. C'était calme, et l'atmosphère était envoûtante. Catherine Gauthier, reporter de Radio-Canada m'a demandé: Pourquoi est-ce que t'es là aujourd'hui? Et bien, pour plusieurs raisons. Parce que je brandis haut ma pancarte "Courschene la pas fine", pour dénoncer une attitude de je-m'en-foutisme de cette ministre, qui n'en a rien à braire de l'avis des principaux concernés. "On ne bougera pas de nos positions [...] De toute façon, après la hausse complète et totale des frais, on va encore être en-dessous de la moyenne canadienne." Ah bon? C'est comme ça qu'on doit voir cela? Si notre système de santé est meilleur qu'ailleurs, il faut niveler vers le bas pour rejoindre la moyenne? C'est vrai que c'est donc correct d'être dans la moyenne. À quoi ça va servir l'augmentation? Qu'est-ce qui revient aux étudiants en bout de compte? Rien, parce que la même éducation que celle d'aujourd'hui pourrait être gratuite, la gratuité scolaire pourrait exister si le gouvernement fédéral, par exemple, avait acheté 100 tanks de moins et l'avait investi dans l'éducation québécoise. Bon, côté priorités...on repassera. Après tout, c'est pas un privilège d'étudier. Le savoir se doit d'appartenir à tous, d'être accessible à tous, car une société instruite se veut en tout point plus riche.

Les médias démonisent les manifestations étudiantes. On est tous des débauchés, ou encore, c'est un parcours normal de vie que de manifester, tout le monde l'a fait, ça leur passera, ils ne font que ça de toute façon. Certains oui. Mais j'ai vu beaucoup de gens qui, comme moi, ont des principes et tiennent à une cause qui se veut juste. Voir un peu plus loin que quelques semaines d'écoles de moins, pour un avenir en tout point meilleur.

Je vous invite à visionner l'émission de Denis Lévesque d'hier soir (lien ci-bas). Remarquer à quel point et avec quelle finesse le réputé animateur de radio Martin Pouliot laisse s'exprimer la président de l'Association pour la Solidarité Syndicale des Étudiants. Que de commentaires constructifs, aucun péjoratisme, que des expressions respectant l'art du métier, beaucoup d'exemples concrets et révélants par rapport à la démolition non-fondée des autres propos. Après tout, nous sommes comme des garages, nous les étudiants, et n'avons rien à décider à l'éducation : nous devons laisser cela aux gens qui, comme lui, paient des impôts et des taxes et qui peuvent décider pour tout le monde. Notre présence dans la rue, après tout, reste une insulte pour les payeurs de taxes bons pour la société comme lui.

http://lcn.canoe.ca/cgi-bin/player/video.cgi?file=20071115-221010&alt=2

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Commentaires
L
Ta cause, c'est nul!!, et en plus tu es pour cette stupide grève. Tu crois vraiment que ça va changer quelquechose ? Moi je te dis que non, espèce d'utopiste!! Allô ouvre toi les yeux, l'état contrôle tout, et c'est une chance qu'il ne t'ai pas encore "attrapé"...Le concept de grève est correct en tant que tel, mais au combien futile ? À toi d'en juger....<br /> <br /> Un pragmatique réaliste...
R
Je te croyais antigrève... :)
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