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16 février 2007

Critique d'un livre inquelconque

Sans_titre"Nous sommes d'une race qui ne sait mourir"

Généralement, je n'aime pas trop lire ce que tout le monde lit ou a déjà lu. Mais, j'ai vite compris que Menaud, Maître-Draveur est un classique de littérature québécoise qui ne peut s'oublier. Écrit en 1937 par l'abbé Félix-Antoine Savard, l'oeuvre relate du plus profond sentiment nationaliste québécois, avec lequel je m'accorde parfaitement.

Cette oeuvre, écrite dans les années 30, est différente de tout ce qui avait été vu auparavant, littérairement parlant. Plus qu'un roman, c'est à un roman-poème qu'on se bute. Le vocabulaire, très évocateur, est utilisé pour glorifier la nature. Il ensemence la terre de son affection, à un tel point qu'on a envie de déménager dans les laurentides, pour retrouver les images de cette poésie envoûtante. Quoi que le roman soit classé dans l'idéalisme, je crois personnellement qu'il aurait aussi pu trouver sa place dans les romans régionalistes. En effet, l'amour inconditionnel de l'homme clérical envers son coin de pays (Charlevoix) transparaît énormément dans son oeuvre. C'est la premier écrit de l'abbé, qui étonne par sa subjectivité et son attitude révolutionnaire.

Le message principal véhiculé dans Menaud, Maître-Draveur est principalement le nationalisme. Menaud, un draveur d'un certain âge, doit se lutter aux Anglais, venus pour prendre les terres de sa paroisse. Une haine profonde et justifiée envers les colonisateurs en ressort. Le contexte sociopolitique de 1937, soit l'après-krach et le conservatisme de Duplessis, ne semble pas trop se glisser dans l'oeuvre, qui se situe peu avant l'époque de la révolution des patriotes. À travers ces sentiments d'appartenance se faufilent aussi une autre valeur tangible, celle de l'étroitesse des liens familiaux. À travers la mort et la perte, on vit l'épopée d'un peuple sous le joug anglais qui tente, tant bien que mal, de préserver son identité. 

J'ai adoré ce livre inoubliable. Le rythme coulant et la justesse poétique de l'auteur m'ont époustouflé. Le roman, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ne réflète pas uniquement la détresse du peuple québécois, mais plutôt la quête pour préserver l'identité d'un peuple qu'on tente fortement d'assimiler. Un roman qui touche même ceux qui ne comprennent pas les idées nationales indépendantistes d'aujourd'hui.

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